L'Oasis du Cerf Blanc
L’Oasis du Cerf Blanc est un éco-lieu autonome en énergie au milieu de la forêt à 1100 m d’altitude. Un havre de paix de 9 hectares de prairies et de forêt de Hêtres situé entre Lyon et Genève.
Nous cultivons l’autonomie et le soin au Vivant. Nous vivons dans la nature, avec de l’espace, de la fraternité et du labeur au grand air.
Nous vivons comme nous le souhaitons le plus possible en cohérence avec nos valeurs et nos besoins. Nous sommes 5 habitants humains dans la joie de partager nos vies avec nos chiens, nos chevaux, nos poules et James, le coq. Autonomes en eau, électricité et chauffage, nous cheminons vers plus d’autonomie alimentaire, (permaculture, électroculture) : nous avons 1 grand jardin, 1 serre, 1 mare, 1 verger.
Le Cerf Blanc est aussi un lieu ressource où vous pouvez découvrir, apprendre et vous inspirer grâce aux activités proposées.
Nous ne louons pas le lieu pour des stages ni pour des vacances.
Nous proposons au sein de l’association Planète Vivante des stages, ateliers participatifs, camps Pleine Nature.
Nous accueillons des Workawayers de mars à octobre pour nous aider à prendre soin du lieu : eco-construction, petits travaux, jardinage permaculture, entretien des lieux collectifs, préparation de repas… logés dans le gîte ou en yourte selon disponibilités.
Nous sommes non fumeurs et végétariens.
L’Oasis du Cerf Blanc née en janvier 2012 fait partie du mouvement des « Oasis en Tous Lieux ».
RAPPEL DES IDÉES FORCES
DU MANIFESTE POUR DES OASIS EN TOUS LIEUX
Les Oasis en Tous Lieux sont à construire. Elles consistent en des regroupements géographiques d’unités de vie (terrain et habitat), fondées sur la terre nourricière et les échanges favorables à la reconstruction du lien social.
1 • Mettre l’humain et la nature au cœur du développement
2 • Recourir à la terre comme alternative pour un changement de vie
3 • Développer les cultures vivrières pour l’autosuffisance alimentaire selon les principes de l’agroécologie (produire sans détruire)
4 • Être acteur du développement local
5 • Établir une solidarité ville-campagne sur la base d’une fédération de tous ceux qui adhèrent aux valeurs que les Oasis veulent servir et promouvoir
6 • Avoir un regard responsable sur nos besoins et nos modes de consommation. Adopter la sobriété de vie comme valeur de bien-être
7 • Recréer le lien social authentique par l’écoute, le partage et la solidarité
8 • Privilégier les échanges de proximité dans une démarche d’autonomie (système ouvert), et non pas d’autarcie (système fermé)
9 • Dans une Oasis, chaque personne est créatrice et responsable de son activité économique et financière
10 • Encourager les péréquations financières fondées sur la régulation des ressources
11 • Favoriser la pluriactivité des personnes à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Oasis
12 • Repenser l’accès à la propriété, son usage, et sa pérennité
13 • Promouvoir un habitat écologique à faible coût
14 • Privilégier un habitat de proximité qui respecte la vie privée de chacun
15 • Se souvenir qu’avant d’être un refuge, l’Oasis est à construire
16 • Unir les Oasis dans une dynamique de réseau, régionale, nationale, internationale
Le mouvement Oasis en Tous Lieux est libre de toute référence spirituelle, religieuse, philosophique et politique.
Le vingtième siècle finissant a été dominé par la connivence de la science et de la technique au service du « progrès ». Certes, des processus considérables ont été réalisés dans divers domaines, mais qu’en est-il du destin des humains et de celui de la planète qui les héberge ?
Dans cette épopée matérialiste, la violence de l’homme contre l’humain n’a jamais atteint des seuils aussi désastreux et la création a subi des détériorations sans précédent. La technologie au service de la destruction nous donne, pour la première fois de notre histoire, le pouvoir de nous éradiquer totalement.
Ces constats rendent plus que jamais nécessaire et urgente une alternative globale. Nous sommes de ceux qui pensent que le XXIe siècle ne pourra être sans tenir compte du caractère sacré de la réalité, et sans les comportements et les organisations qui témoignent de cette évidence, car les bons vœux, les incantations, les analyses et les constats cumulés ne suffiront pas. La première utopie est à incarner en nous-même. Car les outils et les réalisations matérielles ne seront jamais facteurs de ce changement s’ils ne sont les œuvres de consciences libérées de ce qui les maintient dans le champ primitif et limité du pouvoir, de la peur et de la violence.
La crise de ce temps n’est pas due aux insuffisances matérielles. La logique qui nous domine, nous gère et nous digère, est habile à faire diversion en accusant le manque de moyens. La crise est à débusquer en nous-même dans cette sorte de noyau intime qui détermine notre vision du monde, notre relation aux autres et à la nature, les choix que nous faisons et les valeurs que nous servons.
Incarner l’utopie, c’est avant tout témoigner qu’un être différent est à construire. Un être de conscience et de compassion, un être qui, avec son intelligence, son imagination et ses mains rende hommage à la vie dont il est l’expression la plus élaborée, la plus subtile et la plus responsable.
Pierre Rabhi
Montchamp, mars 1997